Malgré le nombre élevé d’informateurs travaillant à Alger ou à l’intérieur du pays, les chancelleries occidentales durent recourir à des agents secrets bien formés. De fins limiers avaient à étudier sur place les forces et les faiblesses de la Régence.
En effet, les consuls agissaient seuls ou étaient supplantés par les capitaines de navires, les directeurs des concessions d’Afrique, les négociants ici établis ou de passage. Les mémoires qui parvenaient à Paris, Madrid ou Londres brillaient par leur imprécision, leur fantaisie ou leur verbiage. Le bon grain mêlé à l’ivraie ! Il manquait à ces informateurs l’esprit d’observation et de synthèse. Ils se noyaient dans les menus faits, les détails sans importance ! Que faire ? Chercher alors le concours d’hommes courageux, intelligents, d’un sang-froid exemplaire.
Sous l’habit d’hommes de science, d’affaires ou de curiosité touristique, on dépêcha des chasseurs de renseignements sûrs, précis, capables d’aider les stratèges à remporter un succès qui se faisait attendre.
C’est ainsi que la côte algérienne eut la visite d’agents précurseurs d’actions militaires.
Moulay Belhamissi est natif de la ville de Mazouna. Agrégé de lettres et docteur d’Etat en Histoire, il est auteur de nombreux ouvrages sur le Maghreb et la Méditerranée de l’époque Ottomane. Ses écrits se distinguent par la rigueur du spécialiste et la passion de l’historien.
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